Jennifer Weiner : Chaussure à son pied/Petite pointure
Peut-être avez-vous déjà vu cette petite bluette cinématographique qui date du début de l’année 2005 et qui s’intitule In her shoes ? Je découvre que ce film est tiré d’un roman intitulé Chaussure à son pied, écrit par Jennifer Weiner en 2002 et publié en France en 2004 aux éditions Belfond.
Rose et Maggie Feller sont deux sœurs que tout oppose ; la première est physiquement assez banale mais intellectuellement fortiche : elle travaille pour un cabinet d’avocat à Philadelphie ; la seconde est au top physiquement, mais intellectuellement un peu limitée : frivole, insouciante et superficielle, elle s’incruste dans la vie de sa sœur quand elle n’a nulle part où aller. Mais cette fois-ci, la coupe est pleine. Non contente d’emprunter les chaussures de sa sœur et de semer la pagaille dans son appartement, Maggie couche avec Jim Danvers, le supérieur hiérarchique de Rose et depuis peu son amant. Passablement énervée, Rose met sa sœur à la porte de chez elle. Ne sachant où aller, Maggie se réfugie dans un premier lieu dans l’enceinte de l’université de Princeton, puis chez la grand-mère Ella qui habite en Floride, dans une résidence luxueuse pour personnes âgées. Là, Maggie se lance dans une entreprise d’aide personnalisée à l’achat de vêtements. Entre temps, sa sœur, Rose, a quitté le cabinet d’avocats dans lequel elle travaillait et a décidé de faire une pause professionnelle. Pour s’occuper, elle promène des chiens et accessoirement, elle fait les courses de leurs maîtres. Elle rencontre également Simon Stein, ex-collègue du cabinet d’avocats, avec lequel elle noue une relation qui débouche sur une demande en mariage. Elle finit par retrouver sa sœur Maggie en Floride où elle fait la connaissance d’Ella, sa grand-mère. Pour se faire pardonner, Maggie décide d’offrir à sa sœur sa robe de mariée et c’est parti pour le happy end de circonstance.
Avec Chaussure à son pied, Jennifer Weiner propose un « roman pour nous les filles » plutôt divertissant mais qui ne brille pas par l’originalité. En effet, on retrouve ici tous les poncifs et les stéréotypes du genre. Deux sœurs qui s’opposent de manière tranchée sur des caractéristiques grossières : le physique et l’intellectuel. On sent bien que Jennifer Weiner a un faible pour Maggie, la beauté pas très futée, très tête en l’air mais pas si conne que ça puisqu’elle va évoluer dans le bon sens au niveau intellectuel. On retrouve aussi l’histoire d’amour ratée qui laisse bientôt la place à l’histoire d’amour réussie et le thème de la galère dont on se sort et qui débouche sur un bonheur durable.
Bien évidemment, le roman joue sur les bons sentiments et ce, sans y mettre aucune nuance d’aucune sorte. La vie a séparé Ella et ses petites-filles, Rose et Maggie, lorsque la mère de ces dernières est morte dans un accident de voiture. Le roman propose donc des retrouvailles fusionnelles entre les trois femmes. Par ailleurs, Maggie a couché avec l’amant de sa sœur, Jim Danvers, occasionnant la rupture de ces derniers. Pour se faire pardonner, elle décide de s’occuper de la robe de mariée de Rose qui s’est très vite consolée avec Simon Stein qu’elle doit épouser. Ceci dit, cette fin de roman où Maggie décide de la robe de mariée de sa sœur est si longue et sans grand intérêt qu’on se dit que Jennifer Weiner devait être alors en panne d’inspiration.
On notera aussi la présence de passages hautement improbables, comme celui de l’université où s’est réfugiée Maggie après la séparation d’avec sa sœur. Jennifer Weiner plonge son personnage dans un lieu de résidence bien étrange ! L’université de Princeton ! La jeune fille couche dans un coin de la bibliothèque, elle trouve à manger par miracle et comme un miracle en appelle un autre, elle se met à lire des recueils de poésie ! On nage dans le grand n’importe quoi !
On l’aura compris ; avec Chaussure à son pied, on prend moyennement son pied, mais l’ensemble se laisse lire sans difficulté. Si vous avez aimé le film In her shoes, vous aimerez aussi ce roman qui lui sert de base.
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