LECTURES VAGABONDES

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Eric Neuhoff : Pension alimentaire/Nourriture allégée

     

         Eric Neuhoff ? Je le connais en tant que chroniqueur sur Paris Première dans l’émission ça balance à Paris.  Plutôt caustique et peu indulgent avec les œuvres dont il est chargé de faire la critique, cette semaine, c’est à son tour de se trouver sur la sellette de mon blog car Eric Neuhoff est aussi écrivain. Le livre que je vais vous présenter s’intitule Pension alimentaire et a paru en 2007 aux éditions Albin Michel.

 

          Le narrateur, qui travaille dans l’édition de romans étrangers, a divorcé de Camille – ce n’est cependant pas son premier divorce. Un jour, celle-ci lui apprend qu’elle va épouser un certain Pierre Maurin. Et vu la réaction de notre homme, ce nouveau mari, il le connait et ne le porte pas dans son cœur. Lorsqu’il habitait rue Dupont-des-Loges, Pierre Maurin était son voisin du dessus. Nos deux acolytes ont fait ensemble la tournée des popotes. Pourtant, tout les sépare. Pierre travaille dans la publicité, il aime boire et baiser. C’est un extraverti un tantinet vulgaire. Il a été marié plusieurs fois et par conséquent, plusieurs fois divorcé. Cependant, notre narrateur fait un constat cruel : ses fils – Hector et Oscar - lui manquent et il a de plus en plus de mal à supporter la solitude.

 

        Je ne formulerai pas d’avis définitif sur l’écrivain Eric Neuhoff : nombre de ses œuvres ont obtenu des prix littéraires, notamment Les hanches de Laetitia (prix Roger Nimier) et La petite française (prix interallié). Cependant, en ce qui concerne Pension alimentaire, je dois avouer que je suis restée perplexe. Roman très court, proposé en gros caractères pour donner l’illusion qu’on a bien 130 pages à lire. Ceci dit, il faut un peu plus d’une heure pour venir à bout de ce livre.

        De prime abord, en lisant le titre, je me suis dit qu’Eric Neuhoff allait nous embarquer dans une satire du couple et du divorce. Cependant, rien de tout cela n’est réellement abordé dans ce roman qui consiste davantage à proposer un portrait caustique du nouvel époux de l’ex-épouse du héros, nouvel époux qui se nomme Pierre Maurin. L’homme a tout d’un publicitaire extraverti et jouisseur, vulgaire. Voilà, c’est tout.

          Alors certes, on s’amuse plutôt bien à lire l’ensemble qui est écrit avec beaucoup d‘humour noir, dans une écriture sobre et lapidaire. Mais à la fin se pose la question de l’intérêt de ce qu’on vient de lire. On est en effet, à peu près au niveau des commérages de la concierge de l’immeuble de la rue Dupont-des-Loges, là où a habité notre narrateur.

          Finalement, le plus intéressant de toute cette histoire, ce sont les dernières pages dans lesquelles le narrateur montre un peu de lui, un peu de sa détresse d’homme divorcé, séparé de ses enfants et en proie à la solitude. Là, on entend une voix particulière qui correspond au titre du roman. Pour le reste – c’est à dire presque tout – on est dans le hors-sujet.

          Mais je n’ai pas dit mon dernier mot à Eric Neuhoff. J’ai apprécié son style et sa patte d’écrivain. Je suppose et j’espère – car je vais les lire ! - que les œuvres qui ont obtenu des prix littéraires sont de meilleur acabit, sous peine de divorcer d’avec leur auteur et de lui faire payer une sacrée pension alimentaire !



19/09/2021
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