LECTURES VAGABONDES

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Caroline Noël : Haut les cœurs ! /Bas les pattes !

 

         Voici plus de dix ans que je tiens ce blog ! Certes, il reste très confidentiel, voire inexistant sur la grande toile du web ! Pas comme celui de Caroline Noël, il faut croire ! Carobookine – que je ne connais pas – est un blog qui, si on en croit ce qui est inscrit sur la couverture du livre, a le vent en poupe ! Tellement en poupe que notre blogueuse s’est lancée dans l’écriture et nous offre un premier roman intitulé Haut les cœurs ! qui parait en 2018 aux éditions Charleston.

 

          Chloé – nommée également Clo – a tout pour être heureuse. Mère de trois enfants, elle aime son mari Maxime, elle a trois amies à la vie à la mort – Ada (Adélaïde), Mila et Jess - elle est hôtesse de l’air et adore son métier, elle tient un blog – Clollidays – qui propose des bons plans de voyages ou de week-end en tout genre.

Ce blog est tellement populaire qu’il attise les convoitises : Clo a une proposition de rachat intéressante. Mais cette belle vie va être bouleversée par un événement tragique ; alors qu’elle court dans la campagne provençale, Clo est témoin de l’agression d’une vététiste par un individu cagoulé et, effarée, n’ose pas intervenir. Le lendemain, notre héroïne peut lire un article dans le journal relatant la mort d’une femme là où a eu lieu l’agression dont elle a été témoin. Clo tait l’affaire et se replie sur elle-même, ce qui instaure distance et incompréhension avec ses proches. Et puis, un jour, elle disparait. Bouh ! Affolement chez ses proches ! Mais elle n’est pas bien loin… elle s’est retirée chez sa maman à Opiet (sud de la France). Les retrouvailles permettent à Clo de se confier à ses amies. C’est alors le soulagement. D’autant plus qu’elle apprend que la morte dont il était question dans l’article ne peut être la femme à VTT dont elle a été témoin de l’agression. Et la vie reprend ! Clo vend son blog et se lance dans une affaire de vente d’objet de déco avec sa copine Ada. Côté agression, elle découvre que la femme à VTT s’appelle Clémence Giraud, qu’elle tient un blog de produits de bouffe provençale, que son agresseur a été déstabilisé par sa présence et que c’est par conséquent grâce à elle que la vététiste n’a pas été agressée. Tout est bien qui finit bien !

 

          L’article concernant ce premier roman (on espère que Caroline Noël s’arrêtera là) sera très court car je n’ai pas grand-chose à dire de cette lecture qui m’a fait perdre mon temps sinon que l’ensemble est nul, débile et n’a aucun intérêt.

          Effectivement, avec Haut les cœurs !, on sombre dès la première et jusqu’à la dernière page dans un néant abyssal qui déroule le petit quotidien sans intérêt de Clo et de ses copines. Tout y est gentillet insipide et inoffensif. Nous sommes en plein roman « pour nous les filles » puissance moins l’infini.

Pire ! Le roman se veut sérieux et développer un thème de réflexion qui touche « nous, les femmes » : celui de l’agression des femmes lorsqu’elles sont seules, dehors, dans la rue ou dans la nature. Là-dessus, Caroline Noël se croit sans doute très originale ! Elle n’est pas tombée dans l’écueil de la victime traumatisée à mort par un viol ou autre. Elle a voulu s’attaquer à un sujet souvent oublié : celui de la culpabilité du témoin de l’agression, qui n’a rien fait pour sauver la victime. C’est ce thème-là qui est censé être la colonne vertébrale du roman. En réalité, l’introspection psychologique se borne à présenter la répétition d’un fait : Clo ne veut plus sortir, et surtout, elle ne veut plus courir avec ses copines. Pour le reste, ses préoccupations restent les mêmes : faire la bouffe, s’occuper de ses enfants… de sa petite popote quotidienne. 

          Encore bien pire ! Pourquoi a-t-il fallu à toute fin résoudre le mystère de la femme agressée ? Le dénouement est assez inconcevable et improbable. Mais auparavant, il a fallu en passer par la déculpabilisation de Clo. D’abord, elle apprend qu’il n’y a pas eu agression, qu’elle a imaginé le pire, mais que ce n’était qu’imagination… donc pourquoi se sentir encore coupable ? Bien plus, l’agression aurait été réelle si elle n’avait pas été là car par sa seule présence elle réussit à intimider l’agresseur ; et voilà comment, d’une pauvre fiotte dégonflée, on réussit à faire une héroïne et d’un roman qui avait un thème central (même si mal exploité), un roman qui n’a plus ni queue ni tête et qui finit en queue de poisson. 

          Certes, je me doutais – rien qu’à regarder sa couverture – que Haut les cœurs ! serait un roman raté. Le fait d’assurer sa promotion par le biais d’une information sur son auteur – il s’agit de l’auteur du blog Carobookine – n’est pas fait pour rassurer sur la qualité de l’œuvre. On a envie de dire à Caroline Noël, auteure de Haut les cœurs ! : « la prochaine fois que le génie de la plume vous titillera, bas les pattes ! » 



23/12/2019
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