Pauline Gedge : La Trilogie (tome 1) : Amenhotep, l’élu des dieux
Aujourd’hui, je vous emmène dans la fastueuse Egypte ancienne, au XV siècle avant Jésus-Christ, sous le pharaon Thoutmosis III. Cependant, ce roman de Pauline Gedge intitulé Amenhotep, l’élu des dieux, paru en 2009 aux éditions Balland, ne met pas en pleine lumière un quelconque pharaon, mais bien plutôt un obscur scribe devenu célèbre : Amenhotep, fils de Hapou.
Huy – qui deviendra plus tard Amenhotep, selon le nom du pharaon qu’il devra servir – nait dans une famille modeste d’Athribis, dans le delta du Nil. Il mène une enfance heureuse auprès de ses parents – sa mère Itu et son père Hapou – de sa servante Hapzefa, et de la fille de celle-ci – Ishat – avec laquelle il est très lié. Mais un jour, son oncle Ker décide de financer des études au petit Huy afin qu’il devienne scribe, plus tard. Ainsi s’achève pour le garçonnet l’enfance car il doit partir pour la ville de Héliopolis et rompre ainsi avec son univers familial. A l’école, il se lie d’amitié avec le fils d’un gouverneur aristocrate : Touthmôsis. Toutefois, le talent du jeune Huy et ses origines sociales roturières font que ce dernier est diversement apprécié de ses camarades. Son principal ennemi se prénomme Sennefer. Un jour, celui-ci assène un coup de bâton sur le crâne d’Huy qui est considéré comme mort. Il se réveillera cinq jours plus tard dans la chambre des morts de sa ville natale d’Athribis. Pendant un moment qui dépassera celui de la convalescence, Huy sera tenu à l’écart par son père, son oncle et bien d’autres : on croit, en effet, que le jeune homme est mort et que son corps est désormais habité par des démons. En réalité, Huy a vécu une bien étrange expérience. Durant les cinq jours au cours desquels le jeune homme a été considéré comme mort, il a eu d’étranges visions qui l’ont mis en présence des dieux et du célèbre Imhotep, le guérisseur, qui lui propose de découvrir le livre de Thot, dieu de l’écriture et de la sagesse. Ce livre devrait initier le jeune homme aux mystères de la Création de l’univers par le dieu Atoum. Désormais, Huy est doté d’un don particulier : il sait lire dans l’avenir de celui qui lui serre la main. Parfois, des visions s’imposent à lui et il est capable de guérir des malades ou des accidentés. Ces dons font de lui un élève à part, choyé par les prêtres du Temple : Methen ou encore Ramose. Pendant des années, il étudiera le livre de Thot, entre les temples d’Héliopolis et ceux d’Hermopolis, sans encore en percer la signification. Cependant, le jeune homme est amoureux de la sœur de son ami Touthmôsis : la belle et coquette Anoukis. Malheureusement pour lui, le père de celle-ci, Nakht, s’oppose à cette union car Huy n’est pas issu de la noblesse. Par ailleurs, il semblerait que son don soit incompatible avec une vie sexuelle normale. Autrement dit, Huy devrait rester vierge toute sa vie. Le jeune homme refuse de faire ce sacrifice et compte bien embrasser une vie normale. Aussi, lorsqu’arrivé au terme de ses études on lui propose une prestigieuse place de scribe auprès du grand prêtre de Thot, Ramose, Huy refuse et décide de retourner vivre dans son obscure ville natale d’Atrhibis et de se faire scribe auprès du grand prêtre Methen au temps de la petite divinité de Khenti-Kheti. Là, il retrouve son amie d’enfance, Ishat, devenue très belle : Huy ne demeure pas indifférent à ses charmes, mais il est toujours et encore amoureux d’Anoukis, désormais mariée. Cependant, Ishat n’a pas dit son dernier mot : elle s’impose comme servante auprès d’Huy qu’elle aime depuis toujours. Ensemble, ils coulent de chastes et laborieux jours. En effet, nombreux sont ceux qui viennent demander secours à Huy, soit pour ses dons de divination, soit pour ceux de guérisseur. Bientôt, sa réputation est telle que le nouveau pharaon en personne, Amenhotep, vient lui demander conseil. C’est Touthmôsis, son fidèle ami, qui vient lui annoncer cette visite. Ce dernier tombe amoureux d’Ishat qui refuse de devenir sa maîtresse ou son épouse : elle aime Huy et ne veut pas le quitter. Bientôt, Huy emménage avec Ishat dans une somptueuse demeure mise à sa disposition par le pharaon dont il devient le conseiller.
Lorsqu’on lit Amenhotep, l’élu des dieux, la magie opère ; on est totalement plongé dans la fascinante Égypte ancienne, cette fabuleuse Égypte telle qu’on la rêve, même si elle est pure fantasme, assez loin de ce que la réalité a dû être. Bienvenue dans un monde d’odeurs exotiques, de couleurs vives, d’éclatante lumière. L’atmosphère dans laquelle on est immédiatement emporté est toute imprégnée de raffinement, de chaleur et de soleil.
Le roman raconte la vie simple d’un enfant puis adolescent d’origine modeste, promis à un destin prestigieux malgré lui puisqu’il sera « élu des dieux » et recevra de ces derniers des dons de divination et de guérisseur. Enfant, Huy aime jouer avec la petite Ishat, la fille de leur servante ; il joue avec les grenouilles ou batifole dans les herbes du jardin. Jusqu’au jour où…. Il part à la grande ville d’Héliopolis pour suivre des études de scribes.
Huy, très vite, s’avère être un élève doué mais ses aspirations restent simples. Il côtoie pourtant l’aristocratie puisqu’il se lie profondément avec la famille de Touthmôsis, son ami, dont le père est gouverneur de province. Malgré tout, il souhaite vivre simplement dans sa ville natale, auprès des gens qu’il a toujours connus et embrasser la profession de scribe auprès de Methen, prêtre d’une divinité mineure. Par ailleurs, Huy est sensuel et rêve d’épouser la sœur de son camarade : Anoukis. Être marié et père de famille, c’est tout ce dont rêve notre héros. Ainsi, Huy tente-t-il d’échapper au destin que d’autres ont tracé pour lui ; d’autres, c’est d’abord, son oncle Ker qui décide de financer les études de son neveu, puis les dieux qui l’ont choisi pour exercer des dons de divination et enfin, le pharaon qui, ayant eu vent de l’existence d’Huy, souhaite en faire son conseiller. Ainsi, le roman se conclue sur une note en demi-teinte : alors qu’il emménage dans une demeure somptueuse, Huy n’est pas heureux et constate qu’il va désormais vivre dans une cage dorée.
Enfin, j’ai apprécié aussi la simplicité du roman. L’Égypte ancienne est une civilisation complexe. Sa religion est compliquée, elle aussi. Mais Amenhotep, élu des dieux n’est pas du tout un livre indigeste. Il est accessible à tous, même aux plus béotiens sur le sujet de l’Égypte des pharaons, comme moi. Je dois dire que ce roman m’a donné envie d’explorer un peu plus cette civilisation ancienne via la veine romanesque, bien sûr. Alors, sans doute, bientôt, sur ce blog, le tome 2 de La Trilogie : Le devin d’Egypte pour la suite des aventures d’Huy.
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