LECTURES VAGABONDES

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Patricia Cornwell : Post mortem/Kay Scarpetta avant la bataille

       

 Petit retour dans le passé, cette semaine, avec un des tous premiers romans de la célèbre écrivaine policière : Patricia Cornwell ; elle écrit Post mortem en 1990 et l’œuvre parait en 1992 aux éditions des Champs-Elysées. Ce polar lui vaut le prix du roman d’aventures.

 

          Nous sommes à Richmond, Virginie. Depuis quelques temps, des meurtres de jeunes femmes terrorisent la ville. Elles ont été violées et étranglées sur leur lit. L’assassin est à chaque fois entré par une fenêtre ouverte. Kay Scarpetta, médecin expert, et son acolyte, l’agent Marino, sont chargés de l’enquête. La dernière victime se nomme Lori Petersen. Tandis que Marino soupçonne l’époux de la victime, Matt, un acteur, Kay pense qu’il s’agit d’un serial-killer inconnu pour l’instant. Notre enquêtrice a fort à faire car une journaliste, Abby Turnbull, publie un peu trop d’informations sur les meurtres, ce qui semble exciter le tueur. Et puis, il semblerait qu’on en veuille beaucoup à Kay : son ordinateur a été piraté, et les prélèvements qu’elle a effectués sur les victimes ont été trafiqués. Le commissaire Amburgey lui remonte sévèrement les bretelles. Mais qui est donc le tueur qui semble être un maniaque de la propreté, un sadique qui repère ses victimes d’une manière qui reste encore à déterminer ? Lorsque la sœur de la journaliste Abby Turnbull, est à son tour assassinée, les soupçons se portent sur l’amant de Kay : Bill Holtz qui, selon les dires de celle-ci, l’aurait violée après un diner au cours duquel il lui aurait aussi livré des informations. Il faut dire que Bill fait l’amour avec une certaine violence qui déplait à Kay. Mais l’enquête aboutira à des appels téléphoniques que toutes les victimes auraient passés aux urgences policières : le 911. Roy McCorkle était là, au bout du fil, à chaque fois, attiré par la voix des femmes. Quant au reste – l’acharnement sur Kay pour détruire son travail et mettre à mal sa réputation - c’est Amburgey lui-même qui a fait le coup, détestant la jeune femme pour diverses raisons. Après avoir rompu avec Bill Holtz, Kay peut enfin se reposer avec sa jeune nièce Lucy qui fut, elle aussi, soupçonnée du trafic sur l’ordinateur de sa tante, petit génie de l’informatique qu’elle est !

 

           Avec Post mortem, Patricia Cornwell nous propose un polar très bien ficelé dans lequel les indices se succèdent et s’annulent les uns les autres. Par exemple, lorsque les experts trouvent du résidu du borax sur la scène de crime, l’affaire qui a tenu en haleine le lecteur assez longtemps est finalement annulée car on conclut qu’il s’agit d’un composant du savon qu’on trouve par conséquent partout. Cette piste abandonnée va laisser place à une enquête sur les appels téléphoniques reçus aux urgences policières.

Par ailleurs, au fur et à mesure que l’affaire progresse, l’atmosphère du roman devient étouffante. En effet, l’assassin semble se trouver dans l’entourage proche de Kay, notre héroïne médecin-expert. On finit même par soupçonner fortement son amant actuel, un homme qu’elle connait encore mal et qui se nomme Bill Holtz.  

           De plus, les amateurs de polar noir seront comblés par Post mortem. En effet, l’enquête se déroule surtout dans les salles d’autopsie où on dissèque des cadavres pas toujours ragoûtants. La chose est à la mode dans les séries télévisées depuis celle des Experts à Miami et autres. Patricia Cornwell est donc une pionnière du genre «la police scientifique mène la danse ».

           Cependant, j’apporterai un bémol à Post mortem. En effet, si les soupçons, tout au long du roman, se portent sur différents membres de la police ou sur des personnages importants du roman, c’est finalement un inconnu qui est reconnu coupable. Cette résolution du crime s’avère être un peu décevante car c’est une pièce rapportée à la toute fin qui dénoue l’ensemble à la manière d’un deus ex machina et non un suspect démasqué par la progression d’une traque rondement menée. Pour consoler le lecteur un peu dépité par la découverte d’un coupable parachuté, on soulignera qu’on découvre aussi un membre de la police impliqué dans l’affaire, et non des moindres puisqu’il s’agit d’Amburgey, le sévère commissaire macho qui a voulu mettre des bâtons dans les roues de Kay en faussant certains indices. Mais Amburgey n’a rien à voir avec le coupable et n’a commis aucun crime de sang alors… bof.

          Enfin, avec Post mortem, Patrica Cornwell crée un personnage qui sera récurrent : Kay, une jeune médecin-expert qui a une famille, un amant, un passé pas toujours rose. Ce personnage va mener de nombreuses enquêtes, pour le plaisir des amateurs de bons polars… Ainsi, Post mortem est aussi intéressant parce que c’est là que sont posées les bases de ce personnage.



24/04/2022
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