LECTURES VAGABONDES

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Janine Boissart : L’esprit de famille – tome 1 : L’esprit de famille

     

  C’est en souvenir d’une série télévisée diffusée sur TF1 intitulée L’esprit de famille dans les années 70-80 que je me suis plongée dans cette saga familiale sans prétention écrite par Janine Boissart en 1979. Le tome 1 s’intitule, sans surprise : L’esprit de famille.

 

      Pauline est une adolescente assez réservée ; elle va au lycée à Paris et vit à la campagne dans une famille très unie et heureuse. Elle a trois sœurs : Bernadette, passionnée par les chevaux, Claire, l’insaisissable rebelle, et Cécile, la poison au grand cœur. Pauline va connaître sa première histoire d’amour avec Pierre, un artiste-peintre un peu bohème, oncle de sa meilleure amie, âgé d’une quarantaine d’années. Avec lui, elle découvre l’amour physique, et aussi sa première peine de cœur : en effet, Pierre a une compagne et une fille. Ensemble, ils n’ont aucun avenir. Ceci dit, toute la famille connaît ses problèmes : Bernadette veut sauver de l’abattoir un vieux cheval et c’est sa sœur, Cécile, qui, en participant à un télé-crochet, gagnera la somme nécessaire pour cette belle action. Claire, quant à elle, fugue. Elle refuse de s’engager dans des études qui feront d’elle une secrétaire. Cependant, elle reviendra vite ! La famille lui manque. Cécile, quant à elle, découvre la dure loi de la vie : un ami de la famille est atteint d’un cancer et décède à l’âge de 27 ans. Mais le printemps s’annonce et avec lui, de belles promesses de bonheur.

 

          Avec L’esprit de famille, Janine Boissart signe une chronique familiale quelque peu naïve, nunuche et cucul-la-praline dans laquelle toutes les idées reçues et les poncifs défilent. Les personnages sont stéréotypés, caricaturaux et dotés de peu d’envergure : entre la timide, la rebelle et la petite peste, on a le choix. Je passe sur les aventures de chaque membre de cette famille : sans grand intérêt ; une première histoire d’amour de Pauline se situe entre les bras d’un homme plus âgé et expérimenté, et bien sûr, pas un ouvrier ou un employé de banque mais un artiste un peu bohème : un artiste-peintre. Les valeurs défendues par ce roman sont très basiques et convenues : la famille contre ses détracteurs et même contre la passion (puisque l’aventure de Pauline avorte : Pierre a déjà fondé un foyer ailleurs), la générosité quelque peu idéaliste contre l’argent (on sauve de l’abattoir un vieux canasson). L’écriture de Janine Boissart est assez simple mais comporte aussi des envolées pseudo-poétiques un peu datées du style :

 

          « Je me suis dévêtue en hâte, je me suis ouverte au soleil. Sa Brûlure me pénétrait et j’étais à la fois source et plaine brûlée et j’étais comme maintenant : un cri. J’ai fait l’amour avec le soleil. »

 

          Nous sommes ici dans la scène de dépucelage de Pauline et on a l’impression d’entendre cette vieille chanson ringarde de Véronique Jeannot : J’ai fait l’amour avec la mer.

          Pourtant, cette chronique a aussi des côtés attachants : elle est simple et chaleureuse. On aime les images du quotidien qu’elle véhicule : un bol de café au lait et du pain grillé, le matin au petit-déjeuner (la publicité pour Ricoré a bien su exploiter cette image d’Epinal pour vendre sa chicorée), un bon livre qu’on déguste au coin du feu, l’hiver, le sapin de Noël chargé de guirlandes et de cadeaux. Et puis, il est vrai aussi que cette chronique est aussi ancrée dans les années 70 et pour la lectrice que je suis, elle renvoie à quelque chose de précieux : ma propre enfance.

          Finalement, c’est sans déplaisir que je m’embarque dans cette saga familiale : les autres tomes sont donc à venir sur ce blog.



29/05/2022
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