LECTURES VAGABONDES

                Quelle amusante coïncidence ! voici le septième roman de Guillaume Musso que je lis et … voici qu’après six romans tous également appréciés, je vais quelque peu changer de ton : première déception, donc, pour cette septième lecture vagabonde dans l’œuvre du célèbre Guillaume Musso, lecture dédiée au roman qu’il a écrit en 2012, Sept ans après, paru aux éditions XO.

                Nikki et Sebastian se sont aimés, se sont mariés, ont eu deux enfants : les jumeaux Camille et Jérémy. Mais cette époque est révolue ! Nikki et Sebastian sont divorcés depuis sept ans : Camille vit chez son père tandis que Jérémy vit chez sa mère. Mais voilà que ce dernier disparaît ! Affolés, les deux parents vont conjuguer leurs forces et leurs talents pour le retrouver. La première piste qui s’ouvre à eux les mène dans un bar louche où drogue et poker clandestin se combinent. Soudain, une vidéo envoyée sur le portable montre à Nikki l’enlèvement de Jérémy qui semble se passer dans le métro parisien, station Barbès. Le couple s’envole donc pour Paris, mais très vite, il découvre que Jérémy a simulé son enlèvement pour forcer ses parents à s’unir, se retrouver, et peut-être, pourquoi pas, se remettre ensemble ! Cependant, il semble quand même que Jérémy ait vraiment disparu ! Retour sur l’intrigue qui mêle le jeu et la drogue : Jérémy était en contact avec une superbe brésilienne qui s’avère être la fille d’un gros trafiquant de drogue ! Départ pour le Brésil où le couple réussit à dénouer l’intrigue et à retrouver leur fils… et bien évidemment, Nikki et Sebastian se retrouvent, eux aussi, désormais pour le meilleur et pour le pire !

                Ainsi donc, pour le première fois, j’ai eu du mal à me passionner pour les personnages et pour l’intrigue de Sept ans après de Guillaume Musso qui m’a paru, ici, reprendre les vieilles recettes qu’il connait par cœur et avec lesquels il jongle d’habitude avec dextérité… sauf qu’en l’occurrence, l’inspiration ne semble pas être au rendez-vous.

                D’abord, les personnages de Nikki et de Sebastian sont bâtis en totale opposition, sans aucune finesse : autant Sebastian est classique, méthodique, carré, autant Nikki est libertaire, réfractaire à tout principe bien établi. Bien évidemment, le clash entre eux était inévitable… mais comme on dit aussi que les contraires s’attirent… de manière téléphonée, nos deux héros vont se retrouver dans un happy end très convenu.

                Ensuite, l’intrigue policière m’a paru bien faiblarde si je la compare à celles d’autres romans de Guillaume Musso. L’idée que Jérémy, le fils de Nikki et de Sebastian, a simulé son enlèvement pour que ses parents s’unissent et se retrouvent dans une grande aventure est un peu tiré par les cheveux… mais ceci n’est certainement pas un phénomène nouveau chez Musso. Par contre, qu’il y ait aussi peu de rebondissements, que ceux-ci soient si peu nerveux… voilà ce à quoi l’auteur ne nous avait guère habitués ! Exemple, dès son arrivée à Paris, Sebastian se retrouve aux prises avec un voleur de peu d’envergure, Youssef, qui le passe à tabac pour lui faire les poches : bof ! Très peu de rapport avec l’intrigue, impression qu’il faut bien allonger la sauce si on songe que le calibre courant d’un roman de Musso, c’est 400 pages et que Sept ans après ne déroge pas à la règle ! Ensuite, on a droit à l’incontournable course-poursuite dans Paris : ici, sur un bateau-mouche. Le seul rebondissement vraiment intéressant consiste à faire basculer nos deux héros d’une intrigue à base d’enlèvement factice dans une intrigue qui met en scène un enlèvement réel ! Mais, là encore, la déception est de taille car on se retrouve plongé dans une banale histoire de drogue très classique dans laquelle il s’avère que Jérémy, à son insu, détient des stupéfiants… Il est donc traqué, puis enlevé par le cartel des Seringueiros. De ce genre d’histoires, les mauvais polars regorgent ! Comme je l’ai déjà dit, l’ensemble manque singulièrement d’inspiration.

          Alors, bien évidemment, comme d’habitude, je dois avouer que cette lecture ne m’a pas ennuyée ; j’y ai même pris un certain plaisir. Mais voilà cinq jours que je suis passée à autre chose, cinq jours que cet article mature dans ma tête… et une fois n’est pas coutume, j’ai dû parcourir à nouveau quelques passages du livre en diagonale pour réactiver ma mémoire, car déjà, l’histoire s’estompe dans mon souvenir ! Oui, on ne peut pas dire que Sept ans après soit un roman marquant : il comporte trop de ficelles convenues, plaquées presque artificiellement dans une trame poussive, comme si elles seules pouvaient faire rebondir et sauver une histoire qui a un sacré goût de déjà vu.

         Alors vite, oublions ce septième roman de Musso que j’ai lu  - Sept ans après - et passons à l’après ! Et comme la magie de Musso sait si bien opérer, le prochain roman que je lirai de cet auteur s’intitule Demain ! Alors, vite, demain, quel temps fera-t-il ?