LECTURES VAGABONDES

LECTURES VAGABONDES

Guillaume Musso : Central Park/Des centres d’intérêts trop rares dans ce Musso-là.

 

 

          On ne compte plus les romans de Guillaume Musso lus et répertoriés ici, sur ce blog. Je pense que le tour d’horizon de la bibliographie de cet auteur est assez exhaustive mais jamais terminée, vue sa production littéraire assez conséquente. Central Park, roman paru en 2014 aux éditions XO est donc l’un des tout derniers Musso.

 

          Alice, jeune femme-flic émérite, se réveille en plein Central Park menottée à un certain Gabriel qui se dit être pianiste-jazz. L’affaire est incompréhensible car la veille, Gabriel était en Irlande tandis qu’Alice était à Paris. Cependant, la jeune femme se révèle incapable de se souvenir de cette soirée un peu trop arrosée. Nos deux comparses vont tenter de découvrir ce qui s’est passé. Alice est convaincue que le tueur qu’elle a traqué et qui lui a fait perdre son bébé est impliqué dans cette affaire. Elle va même jusqu’à soupçonner Gabriel d’être le fameux Vaughn, le tueur. Mais en réalité, ce n’est rien de tout cela : Alice est bien malade et atteinte d’une maladie dégénérative. Gabriel est un médecin qui veut que la jeune femme s’en sorte et il a monté toute l’affaire pour qu’elle lève le déni dans lequel elle se trouve. Il faut dire que l’homme est tombé amoureux d’Alice et c’est sur une note d’espoir que se termine le roman.

 

          Central Park se construit selon une alternance de passages au présent (Alice et Gabriel mènent l’enquête : pourquoi se sont-ils retrouvés menottés l’un à l’autre dans Central Park ?) et de  passages au passé dans lesquels Alice se souvient de sa rencontre avec son mari, du meurtre de plusieurs femmes sur lesquelles elle mène l’enquête, de la perte de son bébé et de la mort de son époux. Puis, le roman bascule dans une tout autre dimension : nous quittons l’aspect policier et l’enquête pour nous retrouver face à une femme malade qui refuse d’accepter sa maladie et un peu comme dans Shutter Island, Gabriel a monté toute l’affaire pour que la jeune femme mène une enquête sur elle-même et accepte de se battre contre la maladie. L’intrigue est donc très tirée par les cheveux, mais on aime à se laisser manipuler ainsi par l’auteur.

          En outre, le roman comporte de nombreux clins d’œil aux techniques et aux poncifs du cinéma d’action, notamment, au début du roman ; lorsqu’ils se retrouvent menottés l’un à l’autre, Alice et Gabriel sont plongés au cœur d’une action menée tambour-battant : ils prennent la fuite, piquent une voiture, se débarrassent des menottes, se retrouvent dans le loft d’une connaissance de Gabriel pour une pause bien méritée, etc… Cependant, cette succession de scènes d’action assez convenues et stéréotypées fait quelque peu patiner l’intrigue qui se résume finalement à assez peu de choses et semblent meubler le manque d’inspiration d’ensemble de l’intrigue générale de Central Park qui est donc loin d’être mon roman de Musso préféré. Par ailleurs, la résolution finale de l’énigme de ce couple singulièrement constitué est vraiment, comme je l’ai déjà dit, tirée par les cheveux, pour ne pas dire abracadabrantesque.

          Cependant, ce roman de Musso reste tout à fait agréable à lire et comporte de nombreux rebondissements qui tiennent le lecteur en haleine. Certes, on ne lit pas Musso pour découvrir de la grande littérature, mais pour se divertir, comme on le fait quand on s’installe devant un blockbuster à la télé. Divertissant, voilà une promesse que tient Central Park de Guillaume Musso.



13/09/2020
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