Beth Harbison : Shoe Addicts/Une certaine addiction à ce roman
Si je n’ai pas vraiment aimé Les secrets d’une shoe addict, j’ai quand même récidivé avec ce premier tome qui met en scène des personnages différents : Shoe Addicts est écrit par Beth Harbison et paraît en 2008 aux éditions du Fleuve Noir.
Lorna est serveuse dans un bar et voue une véritable addiction aux chaussures de luxe, raison pour laquelle la jeune femme passe son temps à tirer le diable par la queue ; elle est sans cesse aux prises avec les banquiers et les cartes de crédit. Pour assouvir sa passion à moindre frais, elle décide d’organiser des réunions spéciales pour échanger les chaussures entre amatrices. C’est alors qu’elle rencontre d’autres shoe addicts : Hélène, femme d’un riche sénateur, est mal mariée et s’ennuie dans sa vie protocolaire. Sandra est opératrice de téléphone rose et…agoraphobe. Venir aux réunions, c’est aussi pour elle le moyen de se guérir. Joss est nourrice chez une riche matrone imbuvable. Les réunions sont pour elle une bouffée d’air pur. Pour échapper aux problèmes, les quatre femmes vont se lancer dans une nouvelle entreprise : commercialiser les chaussures créées par le talentueux Philippe Carfagni. Ce bouleversement de vie professionnelle relance aussi la vie amoureuse de nos héroïnes : Joss tombe amoureuse de Philippe, Sandra rencontre un certain Carl, Hélène divorce et devient mère tandis que Lorna se met à fréquenter son banquier. Tout est bien qui finit bien, donc, car l’affaire des chaussures tourne du feu de dieu !
Voici un roman « pour nous les filles » qui, une fois n’est pas coutume, s’avère être tout à fait plaisant. Pétillant et léger comme les bulles dans une flûte de champagne ! Pourtant, on le voit bien dans le résumé proposé ci-dessus, la trame de ce roman est plutôt mince… et totalement stéréotypée !
D’abord, les personnages : quatre filles dans la galère, aussi bien personnelle que sentimentale vont voir la vie leur sourire enfin grâce à leur énergie, leur bonne humeur, leur sens de l’entreprise. Mais avant tout, elles auront à faire face à quelques démêlés : Jim, le mari d’Hélène, fait suivre sa femme par un détective privé tandis qu’il la trompe copieusement ; Sandra, avant de rencontrer Carl, fréquente assidument Mike qui est homosexuel. Mauvaise donne, donc !
Ensuite, les amours : si Carl et Philippe Carfagni apparaissent comme des deus ex machina à la fin du roman, s’ils emportent les filles sur leur beau cheval blanc, le banquier de Lorna apparaît dès les premières pages : bien évidemment, au début, nos deux futurs amoureux se détestent. Mais peu à peu, le charme opère : il est tellement mignon ! Elle a tellement de ressources ! Si les copains gays sont un stéréotype du genre, le banquier amoureux de la serveuse fauchée l’est aussi !
Je passe sur la manière dont on explique que les filles montent leur affaire de chaussures : en un tour de main et hop ! L’argent et le succès coulent à flots ! Les quatre shoe addicts n’y connaissent rien aux affaires, mais ce n’est pas grave. Et puis, le créateur de chaussures est une connaissance de la patronne de Joss… bien évidemment il est partant pour la grande aventure avec les quatre pieds nickelés.
Pourtant, si vous faîtes partie des addicts aux romans « pour nous les filles », shoe addicts est pour vous. C’est une lecture gaie et divertissante : l’auteur fait preuve d’un certain sens de l’humour ; les scènes sont bien rythmées. Que demander de plus, les filles, sinon de craquer à nouveau pour une paire de chaussures !
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