LECTURES VAGABONDES

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Alice Quinn : Le garçon qui rêvait de voler en Cadillac/Un petit envol.

          Vous êtes prêt ? Alors en route pour découvrir ce roman de la semaine écrit par Alice Quinn, intitulé Le garçon qui rêvait de voler en Cadillac, paru en 2015 aux éditions City.

 

          Le roman évoque le destin de plusieurs personnages qui vont se croiser et s’imbriquer les uns dans les autres. Bloody Théo est un malfrat qui se lance dans un braquage juteux. Mais l’affaire tourne mal et Bloody Théo se retrouve en cavale à conduire une Twingo blanche avec une fausse moustache ; l’argent, il a pu le planquer dans une consigne à la gare de Juvisy. Mais le personnage principal, c’est Ranko, un garçon de la DASS qui s’est inventé un père vivant à la Réunion, l’île où il rêve d’aller. Jamais retenu pour aller passer un week-end en famille d’accueil, Ranko s’évade de la DASS et se retrouve à dormir comme il le peut dans une casse de voitures. Pour se payer son voyage à la

Réunion, il décide de voler l’argent des petits vieux qui sortent d’une agence bancaire. Reste Jo, qui possède une fabuleuse Cadillac rose. Ce petit vieux très particulier joue divinement de l’accordéon et est très attaché à sa petite fille prénommée Victoria. Bientôt, ces destins vont se croiser. Ranko galère pour tirer de l’argent aux petits vieux qui n’ont pas peur de lui. C’est alors qu’il est pris en stop par Bloody Théo qui espère ainsi échapper aux flics, ces derniers ne recherchant pas un homme accompagné d’un adolescent. Le parcours sera de courte durée, mais Ranko parviendra à lui dérober un magnum et la clé de la consigne qui renferme le magot. Ranko sera assez rapidement poursuivi par Bloody Théo qui est lui-même poursuivi par le lieutenant de police Morelli. De son côté, pour se payer une petite virée ensemble, Jo enlève sa petite fille, Victoria, qui sera, elle aussi, de ce fait, recherchée par la police. Ranko braque donc Jo, mais se lie très vite d’amitié avec le vieux rocker, d’autant plus que la petite Victoria ne le laisse pas indifférent. Mais c’est sans compter sur Bloody Théo qui file l’inspecteur Morelli qui rend visite à Jo pour l’affaire « Victoria ». C’est ainsi que le malfrat retrouve Ranko et le poursuit. En fin de cavale, le jeune garçon est obligé de se laisser reprendre par la police et de rentrer à la DASS. Mais Jo n’oublie pas son jeune ami et se porte famille d’accueil pour lui.

 

          Le garçon qui rêvait de voler en Cadillac est un court roman qui se lit vite et sans déplaisir. En effet, il est même assez drôle, vivant et truculent. Il propose des personnages hauts en couleur (à la Pennac dans la saga Malaussène) et attachants ; il plaira aux lecteurs qui détestent les descriptions et les introspections à la Balzac (c’est à lire, très longues) car il est basé essentiellement sur de l’action. Le revers de cette médaille-là, c’est que Le garçon qui rêvait de voler en Cadillac est aussi un roman qui s’oublie vite, où rien n’est creusé, où tout est superficiel.

          A priori, Le garçon qui rêvait de voler en Cadillac pourrait très bien se classer dans la catégorie des livres pour jeunesse. Cependant, derrière l’apparente simplicité d’un roman qui exploite des codes assez éculés (le petit garçon déshérité, sans famille, qui rêve d’une vie en grand, avec des parents extraordinaires, ou encore l’amitié entre ce même enfant et un vieillard excentrique au grand cœur), se cache un roman d’initiation assez joliment présenté. Au cœur de l’expérience de la vie que fait Ranko se cache la douleur de grandir, de devenir un homme. Jeune enfant rêveur, qui mythifie ses origines, on passe à un adolescent qui assume la réalité de ce qu’il vit : lorsqu’il retourne au pensionnat, il n’est plus question, pour Ranko, de raconter des carabistouilles sur un prétendu père qui habiterait à la Réunion. Au contraire, désormais, il dit la vérité sur ce qu’il vient de vivre et se fait, par là, respecter. Et c’est alors que se présente à lui ce dont il avait toujours rêvé : une famille d’accueil en la personne de Jo qui, lui aussi, rêve parfois de la Réunion.

          Le bémol, concernant ce roman qui est, somme toute, très agréable, c’est qu’il s’oublie vite. Rien n’est véritablement creusé et l’ensemble laisse une impression de superficialité. Dommage, car j’aurais aimé poursuivre un peu plus longuement ce charmant voyage en Cadillac.

 



20/05/2019
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