Pierre Michon : la grande Beune… la grande daube.
A oublier ! Les bras m'en tombent… Dire que ça a des prix littéraires, que l'académie française –que je ne croyais pas si "mal pensante" – reconnait ce truc comme ressortant du pur génie…
Pierre Michon ! Ah là là ! Pierre Michon ! Ecrivain préféré de Laure Adler… alors me suis-je dit : « allons voir ce que les hystériques féministes – qui érigent les saintes comme emblème du féminisme ! Sainte Thérèse D'Avila, féministe ! (au secours Diderot !) ! et aussi celles qui « n'ont pas besoin des hommes et qui par là affirment leur indépendance comme un étendard suprême » ! Quelle désolation ! – lisent avant d'aller se coucher.
Je signale quand même - pour lui faire un peu de pub… car sans doute n'y en aura-t-il pas trop sur ce blog !- que Laure Adler sort un dernier livre féministe : Toutes les femmes qui aiment sont dangereuses (fichtre !), suite de Toutes les femmes qui lisent sont dangereuses (encore fichtre !)… Je n'ai pas le courage de remonter plus loin dans sa bibliographie ! Peut-être que c'est la suite de « Martine à la plage, Martine à la ferme… etc… Je ne sais pas.) Bon bref, cet article n'est sans doute pas consacré à Laure Adler, grande féministe, mais à son écrivain favori, Pierre Michon… (je signale en passant qu'elle admire également beaucoup Houellebecq dont la phrase culte est : "qu'est-ce que le gras autour du vagin ? la femme ! »)
Ainsi donc, j'ai voulu voir ce que ces femmes-là –les grandes féministes intellos - lisent avant de se coucher : Pierre Michon ? Allons-y pour Pierre Michon ! Une fois mais pas deux, s'il vous plaît !
Un petit résumé de cette grande œuvre de 87 pages écrites en gros ? (La grande Beune de Pierre Michon, parue en 1996 aux éditions Verdier) ? Beh non ! Je sais pas le faire ! Ça ne raconte rien… mais alors là, vraiment rien ! Je dirai que Pierre Michon, c'est une écriture impressionniste… Il veut donner des impressions… Impressions liées à Castelnau, un village du fin fond de la Dordogne, tout près de Lascaux. Impressions liées à la campagne, à la nature - la grande Beune est la rivière qui coule en contrebas du village et qui prodigue aux pécheurs de somptueuses carpes au ventre blanc – à sa population fruste… à deux femmes, Hélène et Yvonne, qui excitent le narrateur, un instituteur nouvellement nommé dans le bourg. C'est dire si l'ensemble est décousu et incohérent ! Alors oui, l'écriture a une certaine force… mais bon, c'est un peu facile !
L'ensemble m'a rappelé une séance d'écriture automatique en cours de français, il y a plus de 20 ans… Il fallait écrire une phrase sur une feuille et la passer à son voisin qui à son tour écrivait une phrase sans regarder la tienne… A la fin, ça faisait un texte… Ouaip ! Je dois dire que ce jour-là, la prof n'était sans doute pas très inspirée ! Avec le recul, je la remercie de cette séance mémorable ! Elle nous a appris qu'il pouvait y avoir une bonne dose de fumisterie dans la littérature… l'écriture automatique ! Fichtre ! Et tout le monde fut écrivain : amen !.
Une page au hasard !
« Hélène me servait son perpétuel jambon, ses pâtés de mousquetaire ; mon désir n'avait pas décru, il me pesait au ventre pendant que je mangeais. Je battais la campagne, je passais les bornes. J'imaginais, dans la salle sang de bœuf aux odeurs de mégot, de futaille, de salpêtre, tous les buveurs partis vers la nuit noire à quoi nul ne résiste, la buraliste cédant aussi à cet appel, se dressant sur son lit, jetant son imper sur son dos pour accourir là en tordant ses chevilles sur ses hauts talons, la reine, entrant comme le vent, à deux mains tremblantes ouvrant l'imper, et, à ma seule disposition sous l'œil réfléchi d'Hélène derrière son comptoir, jetée nue sur les tables posées, sur le flipper éteint, y secouant ses sequins, y perdant ses yeux blancs, dans toutes les postures enfin où se puissent le plus largement connaître son poil corbeau, ses cuisses orgeat, ses fesses de nacre, jouissant immodérément sous un renard, ses cris d'orfraie tombant, dévalant la falaise, étonnant les braconniers accroupis sur la Beune ».
Voilà. Alors, pardon pour ce pensum, mais je ne peux pas tailler dans la phrase… qui est très longue, alambiquée, pesante… Le reste est du même acabit : tu fumes un bon pétard, de la teuh-teuh fine fleur ! Et tu écris tes délires : des histoires de cuisses blanches de femmes qui se mélangent à des odeurs de bidoche, le tout emporté dans le tumulte d'une rivière en crue (aux eaux grises ! c'est plus original que les eaux bleues ! Réminiscence de Chateaubriand !)… c'est cool ! Ensuite, le lendemain, tu te dis… Bon allez ! on va mettre des virgules et des adjectifs (merci à Pierre Michon qui distille à qui mieux-mieux l'adjectif « valaque » dans ses phrases : je ne connaissais pas ce mot !).
Alors puisque l'impression est ce que recherche Pierre Michon à travers l'écriture… quelles sont les impressions données par Pierre Michon à travers l'écriture ?… Le sexe : bestial… ça te prend aux reins… c'est la chair qui parle. Les hommes du pays : bestiaux : ils chassent, pêchent, éventrent le gibier, la tripaille…le sang : slurp ! … la nature : bestiale : forêts inquiétantes, rivières impétueuses. L'histoire du pays ? Bestiale : les hommes préhistoriques qui rongent les os dans les grottes de Lascaux et v'la-t-y pas que le gras dégouline de partout… tout est bestial… !
On n'a pas envie d'aller en Dordogne… D'ailleurs on s'en fout ! Pierre Michon n'est pas un guide pour touristes ! Ceci dit, on s'emmerde moins à lire un guide Michelin, comme ça, gratos, sans même avoir l'intention d'aller en Dordogne… ce qui est quand même un comble !
Alors quoi ? Selon moi Pierre Michon fait partie de ces imposteurs de la littérature… et désolée pour moi…. Quitte à passer pour une idiote… si vous cherchez sur Google, vous ne verrez que des louanges et des prix pour le loustic… Il appartient à cette catégorie d'écrivains qui ont pris le parti d'une écriture qui se veut intello mais qu'avec un peu de travail tout le monde peut reproduire… Il fait partie de ces écrivains qui ennuient profondément le public - qui ne le lit pas d'ailleurs, mais se targue de l'avoir lu… Enfin, le public de l'intelligentsia parisienne, disons plutôt – mais que personne n'ose attaquer par peur de passer pour un idiot… Je suis désolée, mais là encore, je me fie à Molière… grand pourfendeur des Trissotin et autres petits marquis intellos et pédants qui ne rient jamais à ce que le peuple aime (car le grand public est forcément con) et qui s'en va roupiller dans les théâtres et les opéras parce que la très grande cantatrice Duschmol y donne une « admirable prestation qu'il ne faut sous aucun cas manquer » !
Ainsi donc petit conseil pour briller dans les soirées parisiennes VIP : vous sortez à votre voisin, d'un air profondément inspiré, la flute de champagne négligemment levée : « avez-vous lu Pierre Michon ? C'est renversant ! »… Alors là, no problem ! Vous aurez l'air et la chanson qui va avec !
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