LECTURES VAGABONDES

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Laurence Peyrin : Miss Cyclone / Une petite brise légère

     

             Il y a longtemps que je n’avais pas proposé sur ce blog un roman « pour nous les filles ». En voici donc un, pas franchement désagréable à lire. Il s’intitule Miss Cyclone, est écrit pas Laurence Peyrin et parait en 2017 aux éditions Calmann Levy. 

 

          Angela et June sont deux adolescentes que tout semble séparer. Et pourtant, elles sont amies à la vie, à la mort. Angela est issue de milieu modeste et sa vie semble déjà toute tracée. Elle vit avec sa mère, Irène, dans un immeuble miteux de Coney Island, une presqu’île qui se situe sur le périmètre de la ville de New York. Elle sort avec un certain Nick et compte bien l’épouser. Mais un jour – le jour de la mort de John Lennon – le jeune homme lui présente un étudiant prénommé Adam et Angela le trouve à son goût. Elle le présente toutefois à son amie June qui, elle aussi, semble apprécier le physique ravageur du jeune homme. Lors d’un hommage au chanteur assassiné, les adolescents se retrouvent à Central Park pour une cérémonie d’hommage. Là, Nick fume un joint offert par une certaine Margaret et finit défoncé, incapable de rentrer chez lui. Alors, toute la petite troupe décide de dormir chez Adam. Cette nuit-là, Nick et Angela font l’amour, même si Angela n’est pas d’accord. Quelques semaines plus tard, la jeune fille découvre qu’elle est enceinte et épouse Nick. Nous retrouvons nos personnages une dizaine d’années plus tard. Angela est toujours mariée à Nick ; le couple a désormais quatre enfants : deux garçons et deux filles. Nick travaille dur : il est le patron de deux restaurants dont un situé non loin du World Trade Center. Il est souvent absent. June, de son côté, fréquente Adam, mais leur couple ne cesse de se séparer et de se réconcilier. Angela et Adam s’avouent leur amour qui reste platonique, vu les circonstances. Finalement, Adam épouse June et ensemble, ils ont une petite Mélusine. La troisième partie du roman se déroule au moment des attentats du 11 septembre. Angela découvre que son mari Nick la trompe depuis longtemps avec Margaret, la fille qui lui avait donné un joint le jour de l’hommage à John Lennon. Elle décide de divorcer. Le jour de l’attentat, June, qui se trouvait dans une des deux tours écroulées, disparaît. Intimement, Angela est persuadée que son amie a volontairement disparu et refait sa vie incognito ailleurs. Angela et Adam peuvent enfin vivre ensemble.

 

          Comme je l’ai dit en introduction, avec Miss Cyclone, Laurence Peyrin signe une sorte de roman « pour nous les filles ». On pourra donc y trouver des histoires d’amour et de trahison ; pour lier la sauce, les ingrédients restent classiques : des amours contrariées, des amours impossibles, des amours cachées, l’ensemble étant généré par la constitution de couples mal assortis.

          En sus de toutes ces tracas amoureux, Miss Cyclone propose aussi une histoire d’amitié entre deux filles : June et Angela. Amitié bien conventionnelle, faite de confidences, de secrets et de malentendus. A travers cette amitié se dessinent également deux portraits de femmes opposées : Angela est une bonne épouse et une bonne mère de famille qui finalement va s’émanciper et vivre de ses dessins. June, de son côté, est une femme libre qui ne veut pas d’enfant ; cependant, elle vit dans l’instabilité et le mal-être.

          Enfin, un fond historique sans grande consistance, sert de panorama à toutes ces histoires d’amour et d’amitié. Au début des années 80, le roman s’ouvre sur la mort de John Lennon et tente de faire le portrait – raté – d’une génération qui vit la fin des valeurs de paix et d’amour initiées dans les années 60-70. Dix ans plus tard, une tempête dévastatrice ravage la côte est des États-Unis. Puis, nous assistons aux attentats du 11 septembre 2001.     

          Ainsi, le monde qui s’esquisse derrière nos personnages est bien noir et bouleversé. Cependant, Laurence Peyrin rate le coche en plaquant sur cet univers des personnages et des histoires conventionnels et cucul la praline.

          En conséquence, si le roman Miss Cyclone se lit avec un certain plaisir, on ne peut pas dire qu’il renouvelle le genre « pour nous les filles ». La tornade annoncée n’est pas au rendez-vous. Pas même un souffle de vent n’anime les pages de cette pauvre petite Miss Cyclone !



12/01/2025
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