Diana Evans : Ordinary people / Un roman bien ordinaire !
Voici un roman qui porte bien son titre ! Ordinary people s’attache à raconter la vie de personages bien ordinaires, empêtrés dans les ennuyeuses considérations d’un quotidien accaparant et sans intérêt. Sans intérêt, c’est aussi ainsi que je pourrais qualifier Ordinary people, roman écrit par Diana Evans et paru aux éditions Globe en 2019.
Damian et Stephanie, Michael et Melissa, deux couples noirs, fêtent l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis d’Amérique, même s’ils vivent à Londres. Cependant, rien ne va plus au sein de ces deux couples. Damian - aspirant romancier – est au bord de la séparation d’avec son épouse Stephanie, et ce, même s’il a, avec elle, trois enfants : April, Summer et Jerry. Mais c’est plutôt au couple de Michael et de Melissa que le roman s’intéresse car lui aussi, est en pleine crise. Melissa, qui vient d’avoir un petit garçon – Blake – et qui a déjà une petite fille – Ria – ne supporte plus sa vie de femme au foyer. Certes, elle écrit en free-lance des articles pour les magazines de mode mais cela ne lui suffit pas. Submergée par la charge mentale, elle déprime et ne veut plus faire l’amour avec son époux car, avec lui la communication ne passe plus. C’est presque de manière fatale que Damian trompe son épouse avec une collègue prénommée Rachel. Mise au courant de cette trahison, Melissa se sépare provisoirement de Michael et se rapproche de Damian. Alors que le couple qu’elle forme avec Michael se raccommode, elle couche avec Damian qui reprend l’écriture de son roman et se sent fortement attiré par la jeune femme. Lors de vacances que les deux couples passent ensemble, Melissa et Michael se réconcilient pour un certain temps. Mais l’usure revient entre eux, et ils se séparent à nouveau. Plus tard, alors que chacun a déménagé et que Michael a rencontré une autre femme, l’un et l’autre ont la conviction qu’un jour, ils reprendront la vie de couple. Du côté de Stephanie et de Damian, la vie continue, au beau fixe.
Qu’il est poussif, ce roman ! Quel ennui !
Pourtant, Ordinary people affiche plusieurs ambitions : celle de raconter la vie de couple lorsqu’elle commence à s’user à cause du temps, mais aussi à cause des enfants qui font que les soucis de l’un et de l’autre divergent. Tandis que Michael pense à sa carrière, Melissa est submergée par les occupations ménagères et celles de mère de famille. Ainsi, même s’ils vivent ensemble, les chemins de Michael et de Melissa sont différents.
La seconde ambition d’Ordinary people est de traiter du métissage. Le roman met en scène des personnages d’origine africaine. Issus d’une culture différente mais vivant à Londres depuis toujours, comment appréhendent-ils cette ambivalence ? On n‘en sait rien car comme le dit le titre, on est face à des gens bien ordinaires, submergés par des problèmes de monsieur tout le monde. Alors, si ce n’est l’évocation de petits plats africains qu’on confectionne ça ou là, aucune mention particulière ne distingue nos quatre personnages d’individus d’origine européenne. Le roman rate donc son exploration du thème du métissage.
La troisième ambition d’Ordinary people est d’ancrer nos deux couples de personnages dans le quartier de Londres où ils vivent. C’est un quartier particulier et sensible, où se mêlent différentes cultures. L’ambiance régnant dans ce quartier impacterait la vie quotidienne des individus qui y habitent. Cependant, mis à part l’évocation d’un bâtiment à la toiture de cristal, emblème du quartier, qui finira incendié, et celles de quelques violences à l’issue dramatique - violences mêlant des jeunes du quartier, deux éléments qui restent extérieurs à la vie des personnages - rien dans la vie de ce quartier n’impacte celle des personnages. Cependant, à la fin du roman, Melissa commence à penser que l’appartement dans lequel elle vit avec son mari et ses enfants est hanté ! Manière totalement farfelue de lier les personnages aux lieux dans lesquels ils vivent ! N’importe quoi !
Quant à l’écriture si poétique vantée en quatrième de couverture, je l’ai trouvée, pour ma part, fade et sans saveur. Bien ordinaire, en somme.
Ainsi, si la vie de deux couples qui s’usent est bien évoquée par le roman, les autres ambitions affichées par ce dernier tombent à plat. Cependant, l’évocation de la vie de ces couples n’a rien de bien passionnant.
En conclusion, Ordinary people est un roman bien ordinaire qui ennuie profondément, et qu’on oublie sitôt fini.
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